➡️ 1928 : Les cormorans sportifs au Vélodrome
Mardi 17 Avril 1923 : création du « Véloce Sports Penmarchais » qui se donne pour but l’organisation de courses cyclistes et pédestres, le développement du football et de tous les sports en général.
Dimanche 6 Mai 1923 : inauguration du vélodrome de Penmarc’h, construit par les habitants de la commune. Belle compétition suivie par de très nombreux spectateurs. Le banquet inaugural a lieu à Saint-Guénolé.
Entre 1925 et 1927 l'association cycliste "le Vélo Sport Penmarchais" organisait de nombreuses compétitions sur une piste homologuée à Keryet. Le seul vélodrome de Cornouaille. Le Vélodrome construit sur un terrain de 6 000 m² possédait un anneau en terre battue de 55 m de large de 80 m de long, avec 2 beaux virages relevés à 50% à chaque extrémité. On pouvait y virer à très vive allure. C'était le seul Vélodrome de Cornouaille sud à avoir une piste de 300 m de long. Il attirait un public assidu d'environ 1 000 personnes venant de toute la Bigoudènie pour y voir les Frères Drogo, Pélissier, Favé etc. Les penmarchais étaient Jacques Le Rhun, Corentin Le Rhun, Pierre Le Rhun, Alain Daden et Nonna Calvez. Mais en 1928, devant la désaffection des Penmarchais pour le vélo (seuls Jacques Le Rhun et Nonna Calvez du bourg couraient encore) et la montée en puissance du football, le vélo sport Penmarchais fut dissous par son comité sous la présidence de monsieur Gloanec.
ps : un extrait des "notes" de Pierre Boënnec daté du 1/1/1923 nous livre les infos suivantes :
Chaque longueur mesurait 100 mètres
Chacun des deux virages à 50 % d'inclinaison mesurait 60 mètres
largeur de la piste = 5 mètres
Composition : terre battue (argile, scorie, sable, terre compressée)
intérieur gazon: 250 m2
Dans "le bénitier du Diable", Lucien JEGOU décrit précisemment la fin de la piste de Penmarc'h : "Mon père avait été, en effet, animateur du vélodrome, « la Piste », convertie aujourd'hui en terrain de football. La piste avait eu ses heures de gloire avec Petit Breton et Van Der Guelgem. Hélas! La malchance s'abattit sur les généreux mécènes qui avaient donné pour le sport cycliste. Deux réunions furent annulées à cause de la pluie, il fallut honorer les contrats. Chacun se désintéressa de l'entreprise, les mauvaises herbes envahirent le petit stade, tandis que disparaissaient peu à peu les planches de clôture et celles des tribunes. Mon père ne disait jamais mot de l'argent dépensé dans cette petite faillite. Lui en parler aurait été un désastre à tous points de vue."
Le Vélodrome avait cependant belle allure. Son terrain, gazonné en son centre, malgré sa petite taille, était propice au football. L'équipe des Cormorans sportifs demanda au propriétaire Jean-Marie Le Bihan agriculteur tenant la ferme de Kéryet de l'utiliser comme terrain de jeu. Celui-ci donna son accord moyennant un loyer annuel. Plus tard, le propriétaire connaissant une passe difficile dans ses affaires, le Comité Directeur décida d'acheter le terrain et quelques parcelles voisines. Il fallut pour l'une d'entre elles ajouter au contrat de vente une condition inaliénable : l'autorisation d'y laisser paître la vache de la vendeuse. L'apport des fonds se fit par une souscription et c'est Pierre Boënnec qui démarcha les commerçants et les industriels du moment, à 100 Francs le bon remboursable au bout de dix ans mais sans intérêts. Les Cormorans Sportifs de Saint-Guénolé devinrent ainsi les Cormorans Sportifs de Penmarc’h. De 1928 à 1930 officiellement les Cormorans jouaient désormais à Keryet avec des joueurs des différents quartiers de Penmarc’h, tous des as du ballon rond.
➡️ autre source : "Le Grand Livre des Vélodromes Français" - par Gilles ARDIN - Editions du Volcan :
"Connue en 1923, la piste mesurait 250 mètres. Le 18 mai 1924, les Championnats de vitesse du Finistère y furent remportées par Pichon. Le vélodrome, était encore utilisé en 1928, année où il appartenait à l'Amicale des Vélodromes de Bretagne. "
L'article de la Dépêche de Brest sur les Championnats de vitesse du Finistère 1924 à Keryet
➡️ autre source mais "parisienne" : le journaliste et producteur de télévision Jacques CHABANNES
"Le petit vélodrome est plein à craquer. Il ressemble, avec sa courte piste en terre battue, sa tribune rudimentaire dans laquelle poussent vigoureusement des ronces, ses virages courts et sa ligne d'arrivée à la craie, à une miniature fruste du Parc des Princes. Les juges à l'arrivée et les chronométreurs, qui prennent leur tâche au sérieux, sont installés derrière une table en bois blanc, dont les pieds sont enfoncés dans le sol.
On se bouscule au guichet. Autour de la piste, on s'écrase. Les courses locales vont leur train. De jeunes paysans, aux lourdes cuisses, en font les frais et ne ménagent pas leur peine. Des clameurs soulignent la victoire de Nédelec ou de Lorrain, qui sont ici aussi populaires que peuvent l'être, à Paris, Gressin ou Sérès."
L'article de Chabannes